POURQUOI J'AI PASSE UN BON SAMEDI DE PRINTEMPS

 

Tout au long de ma carrière qui, il faut bien le dire commence à s'essoufler, j'ai participé (avec trois clubs différents) à de nombreux inter clubs. J'y ai connu des joies intenses, des déceptions aussi, avec des soirs de défaites amères. Est-ce l'âge qui, dit-on en venant rend les êtres plus philosophes? ou bien le décor champêtre de Pontcharra? mais cet inter club m'a mis du baume au coeur.

Mon concours étant programmé en début de réunion, j'ai pu ensuite prendre le temps de promener ma carcasse aux quatre coins de l'arène et découvrir ceux qui comme moi ce jour là, étaient habillés en vert et bleu. Alors j'ai observé cette jeunesse que l'on dit oisive s'immerger toute entière, peintures de guerre aux joues, cheveux AFAfisés se donner sans retenue pour la cause. 

Comment ignorer Gervaise au four et au moulin qui, appareil photos en main, se démenait  pour immortaliser l'instant de chacun. Mais le spectacle est dans l'arène où j'ai vu passer la souffrance. Une souffrance qui avait pour nom Philippe et je n'ai pas pu m'empêcher de communier avec lui. Suant sang et eau il se ressourçait chaque fois que son poulain lui reprenait un tour.

 

Le sautoir à la perche est souvent le théâtre de drames épiques. Nano le fidèle serviteur se retrouvait en difficulté en échouant son premier essai à 3m. L'ombre du premier tour planait à nouveau sur sa tête. Alors porté par toute la famille, soutenu par Geoffrey insolent de jeunesse et Caroline la science, il franchissait la barre fatidique avant de s'envoler à 3m40... ouf il avait sauvé son âme.

J'ai aimé l'effort de nos filles sur 100m haies. En difficulté sur l'obstacle car sans doute "hurdlers" de circonstance, elles se battaient jusqu'au dernier mètre pour grapiller les  points. (c'est ça l'esprit inter club). Il faut leur rendre hommage. Hommage à la famille Mouton qui malgré le malheur qui la frappe sauve une fois de plus nos lancers de la misère. Et puis il y eut ces moments magiques. Le énième cavalier seul de Corinne à la marche et le triomphe de nos coureurs de demi fond doublant la mise sur 800 et 1500m. Epreuve après épreuve les équipes lâchaient prise. Thonon cédait avant l'heure et seul le GUC pouvait s'accrocher.  Tout se jouait dans l'ultime relais que les petits hommes "vert et bleu" bouclaient dans un temps record.

 

Comme à Austerlitz, le soleil pouvait alors se coucher, l'AFA tenait sa victoire. Et le bruit court du côté du stade Jean Bouin que ce serait la première fois de son histoire.

Quant à moi, je venais de passer un agréable samedi de printemps!

Encore un mot  pour vous dire que les traditions se perdent. J'ai connu une époque où une victoire en inter club devait obligatoirement se solder par un bain forcé du Président dans la rivière de steeple...Mais bon, il faut vivre avec son temps! 

 

Gilles